lundi 22 février 2010

ISRA, un nouveau (ancien) Directeur pour redynamiser la recherche agricole au Sénégal !

Parmi les mesures individuelles prises lors du Conseil des Ministres du 11 février 2010, M. Macoumba DIOUF, Docteur es Sciences biologiques, précédemment Conseiller Technique au Cabinet du Ministre de l'Agriculture, est nommé Directeur Général de l'ISRA, en remplacement de M. Taïb DIOUF. Et de deux, un come back au point de départ (c'est ce même Taïb DIOUF qui avait remplacé M. Macoumba DIOUF).

Car il faut le dire depuis le départ de Pape Abdoulaye Seck de l'ISRA, le Gouvernement fait du yoyo à tête de la direction d'un institut qui se cherche. Surtout que, ces dernièrs temps l'ISRA a connu un départ massif de la plupart de ses chercheurs vers d'autres cieux.

Pour rappel, l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) créé en 1974, sous le statut d'établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) est devenu depuis 1997 (à la faveur de la loi n° 97-13 du 26 mai 1997) un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST), à l'instar de l'Institut Alimentaire de Technologie (ITA), et placé sous la tutelle technique du ministère de l'Agriculture et de l'Hydraulique et sous la tutelle financière du ministère de l'Economie et des Finances.

Auparavant, dans le même Communiqué, évoquant la question de l'absence de valorisation et d'application des résultats de recherches de l'ISRA, le Chef de l'Etat a instruit le Gouvernement d'organiser, dans les meilleurs délais, des séances d'évaluation en vue de dresser le bilan de l'institut en recherches appliquées, de repenser sa mission et son mode de fonctionnement.

Pourtant depuis 2004, un rapport de la Cours des Comptes avait fait les mêmes observations et dresser un état des lieux jusqu'à formuler des recommandantions pertinentes, nonobstant les acquis de la recherche agricole et agroalimentaire obtenus durant ces dernières années.

Pourquoi ces recommandations n'ont pas été suivies d'effets ? Qu'en a fait à l'époque la Direction de l'ISRA ?

Autant de questions qui poussent à dire pour que l'ISRA puisse atteindre les missions qui lui sont assignées et œuvrer pour un développement adapté aux défis de l'heure, il est dans l'obligation d'intégrer la Démarche Qualité à son sein. En commençant à faire un diagnostic sans complaisance de tous ses process. En effet, l'ISRA doit auditer (dans le but d'une amélioration continue) son système administratif, son projet de recherche, sa politique de recrutement (vue son personnel vieillissant) mais surtout la définition des procédures d'évaluation de ses Chercheurs par rapport aux programmes d'activités techniques. Au terme duquel un plan d'actions correctives sera mis en place avec des indicateurs de performances clairs et bien définis prenant en compte le Plan stratégique.

Il faudra désormais aller au-delà des Comités Scientifiques et Techniques !

Pour que le Sénégal, puisse intégrer le lot des pays émergents, il doit définir des stratégies de recherches bien en adéquation avec les besoins des décideurs afin de créer des synergies pour le développement.

Osons espérer qu'avec le retour de Macoumba DIOUF, l'ISRA sortira des eaux troubles en semant les graines d'une nouvelle dynamique pour redynamiser cet illustre fleuron de la recherche agricole.


dimanche 14 février 2010

Révolution verte au Malawi : les dessous du “miracle”


En novembre 2009, la FAO publiait un Rapport intitulé Pathways to Success. Ce rapport met en lumière les progrès remarquables accomplis par 16 de ces pays qui ont déjà atteint - ou sont en bonne voie de le faire - l'objectif de réduction de moitié de la faim d'ici 2015.

Pour rappel, selon une des conclusions du rapport, un des meilleurs et des plus économiques moyens de sortir de la pauvreté rurale et de la faim est de soutenir les petits exploitants. Quelque 85% des exploitations agricoles sont inférieures à deux hectares, tandis que les petits exploitants et leurs familles représentent deux milliards de personnes, soit un tiers de la population mondiale.

Le Malawi est parmi ces pays qui ont transformé leur secteur agricole en sources importantes de croissance et de recettes d'exportation, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté et de la faim, tout en renforçant la sécurité des approvisionnements alimentaires mondiaux.

Selon la revue GRAIN seedling, "partout dans le monde on vante la réussite de la révolution verte au Malawi. Certes il est bon qu'un gouvernement investisse dans la production alimentaire locale, mais on peut craindre que ce genre de succès ne soit de courte durée sans l'application de changements radicaux. Il faut avant tout redistribuer la terre, de façon à ce que les agriculteurs disposent d'une surface suffisante pour pouvoir produire des excédents. Le gouvernement doit aussi élargir sa vision de l'agriculture et ne pas se limiter aux engrais chimiques et aux semences de maïs hybride".
Les dessous du miracle, la suite : ici.


Tuta absoluta, nouvelle menace pour les productions légumières

La larve de ce lépidoptère (classé à l'annexe A1 de l'OEPP), originaire d'Amérique du Sud est devenue une préoccupation mondiale, vue son évolution fulgurante en matière de dissémination (2006 en Europe, 2008 plupart des pays du pourtour méditerranéen). Pour rappel la principale plante hôte de cette chenille (présentant une étroite bande noire sur le pronotum) est la tomate, mais aussi d'autres solanacées (pomme de terre, poivron, …). Sur la tomate, les dégâts sont observables quelque soit le stade de la plante (sur feuilles, sur tige et sur fruits).
Pour faire face, diverses méthodes de luttes sont préconisées.

En attendant, les recommandations de la première Conférence internationale sur Tuta absoluta qui aura lieu à Valence-Espagne entre 23-24 Mars 2010 notamment sur les stratégies de lutte reconnues scientifiquement, les autorités sénégalaises ont pris les devants avec un arrêté ministériel portant sur interdiction temporaire d'importation de tomate d'origine et de provenance des zones infestées par cette chenille mineuse.

En plus des dégâts de la mouche blanche (principalement le TYLCV), la production légumière du (ou Origine) Sénégal risque gros en cas d'introduction de ce nouveau ravageur de quarantaine sur le territoire national.

Donc plus de vigilance de la part des inspecteurs de la DPV, mais surtout la collaboration de tous pour éviter les conséquences de l'épisode Salvinia molesta.

Photo : dégâts sur feuille de tomate (source : EPPO Gallery).





mercredi 10 février 2010

"Le consommer local au Sénégal – du slogan à la réalité"

C'est le titre du 13e Cahier de l'Alternance que publient conjointement la Fondation Konrad Adenauer (FKA) et le Centre d'études des sciences et techniques de l'information (CESTI).

Ce Cahier rédigé par 13 étudiants du CESTI de différentes nationalités africaines (Bénin, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Togo et Sénégal) a exploré les initiatives de consommer local et de développement à travers toutes les régions du pays. Ils dressent un inventaire inspirant de la réalité vivante du consommer local.

Selon l'APS, la nouvelle publication comporte trois grands chapitres dont les deux premiers sont consacrés à la problématique de l'agriculture et des questions liées à l'alimentation et à l'artisanat, en rapport avec le consommer local. Cette partie revient aussi sur le rôle joué par la sensibilisation dans l'émergence de nouvelles initiatives pour le consommer local.

Le troisième chapitre des nouveaux ''Cahiers de l'Alternance'' ouvre une fenêtre sur les exemples à suivre en Afrique en matière de consommer local, en évoquant en même temps les aspects économique, écologique, sanitaire et socioculturel de cette question.

Source : APS