lundi 30 juin 2008

Au Burkina, la désertification n'est plus une fatalité

Des techniques traditionnelles permettent de lutter contre la désertification et de s'adapter au changement climatique. La preuve qu'il n'y a pas de fatalité, que même avec nos sols et sous nos climats, tout est possible. 

Lu dans Le Monde   


mercredi 18 juin 2008

GOANA : Une opportunité pour décoller !

Depuis la parution du célèbre brûlot de Réné Dumont "L'Afrique noire est mal partie" jusqu'à nos jours, la plupart des pays Africains francophones n'ont pas su tirer les leçons des échecs rencontrés pour la mise en place d'une vraie politique Agricole.

Une révision des politiques de développement antérieures s’impose !

A la lecture des termes de références du Conseil interministériel du 9 Mai 2008 et en toute objectivité, je crois que tout Sénégalais (quelle que soit l'obédience politique qu'il soit) doit adhérer à la GOANA pour plusieurs raisons, entre autre :
  1. La GOANA, loin d'être une politique agricole est une forme d'ambition, de sursaut en réponse au contexte mondial de crise. Le Grand réveil (à l’opposé du grand soir !) de la plupart des pays qui émergent ou qui sont développés est déclenché par des ambitions des gens qu’on croit fous parce qu’ambitieux pour leur pays, à l’image de Ben Yahouda qui a permis à Israël de retrouver une identité avec la réhabilitation de la langue hébraïque qui n’était plus usitée depuis des millénaires.
  2. La mobilisation de toutes les énergies permettra de booster l'économie dans toutes les régions du Sénégal. En effet la carte agricole mise en place en sera le moteur avec le développement des filières (maïs, manioc, riz, mil sorgho et fonio).
  3. Or qui dit mise en place de filières dit création de nouveaux circuits de commercialisation et intervention d’acteurs différents. Une valeur ajoutée pour toute l’économie et tout le monde y trouvera son compte qu’on soit acteurs directs (producteurs, transformateurs, Opérateurs Professionnels – OP -, exportateurs), indirects (transporteurs, intermédiaires) ou d’appui (SAED, ISRA, ANCAR, programmes de développement).

Pour ce faire :

  1. Il faut la mise sur pied dans chaque département agricole d’une structure de veille (cadre de concertation et de réflexion pour le développement ou autre dénomination) par les cadres/ressortissants/Opérateurs du terroir en collaboration avec les pouvoirs locaux (Présidents de Communauté Rurale – PCR -, etc.).
  2. Ce cadre de concertation ne se substitue pas à l’Etat, mais mobilise et sensibilise les paysans et entrepreneurs de leur localité à s’approprier le programme, car on ne peut pas réussir la GOANA sans ou contre les paysans ! Le cadre qui sera composé de comités restreints, après avoir effectué un diagnostic de toutes les potentialités de leur terroir, réfléchira sur les moyens de financement et de mobilisation de ressources pour la mise en place de projets durables relevant ainsi le défi de la pérennisation.
  3. Pour la problématique foncière, il faut partager avec intelligence les terres. En effet le partage des terres a été toujours le moteur d’intégration entre les Sénégalais. La région de Dakar en est l’exemple la plus pertinente (les Lébous ont gracieusement partagé leur terres avec les nouveaux arrivants i.e les autres sénégalais).
  4. Comme l’a bien rappelé le Chef de l’Etat, les terres ne seront ni vendues, ni louées ! mais affectées.
  5. A cet effet, les cadres/ressortissants du terroir peuvent s’associer avec des entrepreneurs venus d’ailleurs pour la mise en place de Consortiums (pour les Agrobusiness de production ou de transformation) ou s’investir directement avec les producteurs sous forme de GIE ou de Coopératives (tout en privilégiant les femmes et jeunes) pour la mise en valeur des terres. Ce qui pourra atténuer la crainte chez les autochtones de la spoliation de leur foncier.
  6. Au préalable les PCR doivent immatriculer les terres avant leur affectation pour bien délimiter les zones d’habitation, des zones de production et de non production (pour la préservation et le respect de la biodiversité).
  7. Les terres ne seront affectées qu’aux travailleurs de la terre !

En définitive, l’engagement de tous pour cette grande offensive est la clef pour vaincre la fatalité du sous développement !