vendredi 4 juillet 2008

Plus de 56% des sénégalais prêts à s'exiler !

Lu pour vous dans le blog de Boy Town

L’article paru dans le New York Times va sans doute donner des urticaires du côté du Palais Léopold Sédar Senghor. En effet, sous la plume de Lydia Polgreen, le Sénégal, qui était jusque-là considéré comme la vitrine de l’Afrique, affiche une pâle image où la misère, la désolation et le désespoir étalent leurs tentacules derrière un ilot scintillant du côté atlantique qui clone les féeries de Dubaï.

C’est surtout quelques résultats d’une étude de l’Agence américaine pour le développement international, l’Usaid, et un sondage de Gallup, qui servent au journaliste du New York Times, d’illustration du mal-vivre sénégalais, accentué par «le manque de transparence dans les affaires publiques et les transactions financières», mais aussi «une corruption chronique».

Suite de l'article ici
L'article original (en anglais) dans le nytimes


jeudi 3 juillet 2008

Innovation : Conservation des mangues post-récolte


Selon la revue Spore (dans sa livraison de juin 2008 N° 135), "l'institut brésilien de recherche agronomique (EMBRAPA) a mis au point une nouvelle méthode de conservation des mangues après la récolte. On pulvérise sur les fruits une solution de dextrine, un glucide obtenu par transformation de l'amidon. La pellicule protège la qualité des fruits pendant environ 30 jours en retardant leur maturation et en évitant les attaques des microorganismes".

La vulgarisation de ce procédé sera d'un grande utilité pour nos exportateurs d'autant plus qu'on a constaté une résurgence de l'attaque d'anthracnose sur plusieurs lots exportés récemment.


Site de Empraba (en protugais) ici et pour les contacter.


mercredi 2 juillet 2008

La comédie du pouvoir !


Dans leur éditorial commun signé ce week end (Debout frères… !), les journalistes sénégalais se posent la question à propos de Mame Gorgui et son équipe : comment se sont ils "métamorphosés" vis à vis de leurs "alliés journalistes" d'avant alternance!

Je me suis beau remué les méninges, mais je n'arrive pas à comprendre comment l'accès au pouvoir métamorphose l'Homme.... Même ceux qui ont atteint l'âge de la sagesse.

J'ai commencé à y voir clair à la lecture de ce bouquin (1) écrit par une ministre qui relate les coulisses du pouvoir au temps où Jacques Chirac fut Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing (2).

Certes les époques et les contextes diffèrent mais ..... 

Extraits (Page 231 à 233)

...."Longtemps j’ai cherché à comprendre sans y parvenir ce qui rend les ministres si heureux de l’être quoiqu’ils prétendent.

Maintenant, expérience faite, je crois le savoir. C’est la dilatation du Moi que la fonction provoque.

JE se gonfle, s’enfle, s’étale, se dandine, caressé, courtisé, sollicité, photographié, insulté, caricaturé, entretenu par tout l’appareil qui l’entoure dans le sentiment de son importance et de sa singularité. Car JE ne fais plus rien comme tout le monde.

JE arrête, décrète, tranche, favorise, nuit, nomme, déplace.

JE traverse les villes en trombe, précédé de motards casqués qui font gicler de part et d’autre de leur sillon les automobilistes comme du gravier.

JE ne circule qu’accompagné d’un garde du corps, c’est donc que son corps n’est pas n’importe quel corps.

Quelques mois après la formation du Gouvernement, un ministre, neuf dans cet emploi, en était à exiger que les couloirs se vident lorsqu’il les traversait pour quitter le ministère, comme on enlève les voitures sur le passage des cortèges.

Cette dilatation du Moi atteint aisément, à des degrés divers, ceux qui, dans leur vie professionnelle, sont en  situation de domination. Mais le champ où ils évoluent, parce qu’il reste privé, est incommensurable à celui où transporte la comédie du pouvoir....."

...."La dilatation du Moi est aussi voluptueuse chez le fonctionnaire obscur et médiocrement rémunéré qui jouit de poursuivre pour fraude fiscale le chirurgien illustre, ou le chanteur en vogue. C’est celle qui accompagne, je le crains, tout pouvoir d’Etat, celui que n’altère jamais, aux jeux de qui l’exerce, le sentiment de la vanité de ce qu’il fait… Ne s’agit-il pas, en toutes circonstances, d’œuvrer en vue du Bien Commun ? ...."

....."Etrange phénomène, en vérité, que cette dilatation du Moi qui contamine parfois jusqu’à la famille et aux serviteurs de l’intéressé et que l’on voit d’autant plus accusé dans ses manifestations qu’il affecte un Moi fragile, vulnérable, incertain, contesté dans quelque autre part de sa vie, menacé d’aller fortement rétrécir à l’ombre s’il sort de cette lumière-là.

Les femmes semblent cependant moins comblées que les hommes par la jouissance dilatoire. Ce n’est pas la sagesse supérieure. C’est plutôt que, d’une façon générale, le Pouvoir ajoute à la séduction des hommes, alors qu’il retranche à celle des femmes....."

(1) Françoise GIROUD : La comédie du pouvoir "Ici est la rose, ici tu dois danser". Fayard 357 p

(2) Entre 1974 - 1976.